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✈️ Survivre dans le train d’atterrissage d’un avion : le cas Armanda Socarras Ramirez

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Le 4 juin 1969, Armanda Socarras Ramirez se risque avec son ami Jorge Perez Blanco à entrer dans le train d’atterrissage d’un Douglas DC-8. Ce jeune homme de 17 ans souhaite plus que tout au monde quitter Cuba pour ne plus vivre sous le régime oppressant de Fidel Castro : il a l’interdiction de sortir au-delà de minuit et ne peut rencontrer des filles de son âge, car cela est interdit. Il a pris ainsi un risque inconsidéré mais a réussi à survivre. Comment est-ce possible ? Découvrons ensemble le récit de sa fuite, avant de nous attarder sur les facteurs qui lui ont permis de survivre.  

train d'atterrissage d'un Boeing 787.
Exemple d’un train d’atterrissage sur un Boeing 787.

Il ne prend pas la mesure des risques qu’il prend en se cachant en soute de cet avion en partance pour l’Espagne, sans escale. Armando prend place dans le compartiment du train d’atterrissage gauche tandis que son ami s’installe côté droit.

Armanda Socarras Ramirez raconte : « nous nous sommes précipités sur la piste et avons sprinté vers les roues gauches de l’avion momentanément immobile. Alors que Jorge commençait à remonter les pneus de plus d’un mètre de haut, j’ai vu qu’il n’y avait pas de place pour nous deux de ce côté. J’ai crié : « Je vais essayer l’autre côté! ». Je grimpai rapidement sur les roues droites, attrapai une jambe de force et, me tordant et me tortillant, me tirai dans l’entrée sombre. L’avion a commencé à rouler immédiatement, et je me suis accroché à divers engins pour éviter de tomber. Le rugissement des moteurs m’a presque assourdi. »

L’avion décolle, le train d’atterrissage à peine rentré, il redescend à nouveau. Quelque chose gênait et il ne s’était pas bien enclenché, à cause de la présence de Jorge, certainement broyé par les vérins hydrauliques. La manœuvre aurait éjecté son corps qui n’a jamais été retrouvé.

« Alors que nous prenions l’air, les deux énormes roues, brûlantes à cause du décollage, ont commencé à se replier dans le compartiment. J’ai essayé de m’aplatir contre le plafond alors qu’elles se rapprochaient de plus en plus; puis, en désespoir de cause, je les ai poussés avec mes pieds. Mais elles ont pressé puissamment vers le haut, me serrant contre le toit du compartiment. Juste au moment où j’ai senti que j’allais être écrasé, les roues se sont verrouillées et les portes du train d’atterrissage se sont fermées, me plongeant dans l’obscurité. (…) Je ne pouvais pas bouger assez pour m’attacher à quoi que ce soit. Puis, avant que j’aie eu le temps de reprendre mon souffle, les portes de la baie se sont soudainement ouvertes à nouveau et les roues se sont étendues jusqu’à leur position d’atterrissage. Je me suis accroché à ma chère vie, me balançant au-dessus de l’abîme, me demandant si j’avais été repéré, si même maintenant l’avion faisait demi-tour pour me remettre à la police de Castro. Au moment où les roues ont recommencé à se rétracter, j’avais vu un peu d’espace supplémentaire parmi toutes les machines où je pouvais me serrer en toute sécurité. Maintenant, je savais qu’il y avait de la place pour moi, même si je pouvais à peine respirer. Après quelques minutes, j’ai touché l’un des pneus et j’ai constaté qu’il avait refroidi. J’ai avalé des comprimés d’aspirine contre le mal de tête et j’ai commencé à regretter de n’avoir pas emporté de vêtements plus chauds. »

Huit heures sont nécessaires pour que l’avion traverse l’Atlantique. Une fois les passagers descendus et l’avion garé au parking, Armanda Socarras Ramirez tombe au sol, à la stupéfaction de deux employés. Son corps est raide, sa bouche et son corps sont recouverts de glace, mais il respire encore. Son cas est inexplicable pour les l’équipe du docteur Pojares de l’Hôpital où il est soigné : « un être humain ne pouvant supporter les -40 degrés et l’absence d’oxygène à 9 000 mètres d’altitude plus de 30 minutes ». Pourtant, le vol a duré 8 heures.

Armanda raconte : « la première chose dont je me souviens après avoir perdu connaissance, c’est d’avoir heurté le sol à l’aéroport de Madrid. Puis je me suis évanoui à nouveau et je me suis réveillé plus tard à l’hôpital, plus mort que vivant. Quand ils ont pris ma température, elle était si basse qu’elle n’a pas pu être détectée par le thermomètre. « Suis-je en Espagne ? »

24h plus tard, Armanda mange normalement et lit le journal dans lequel est raconté son propre exploit. Il révéla plus tard que s’il avait su, il n’aurait jamais essayé.

Armando Socarras Ramirez à l'hôpital.
Armando Socarras Ramirez à l’hôpital de Madrid. Crédit photo : Archives Bettmann

Les raisons de sa survie

Bien que n’ayant aucun vêtement chaud, Armanda Socarras Ramirez était jeune et avait une bonne condition physique. Il a préparé une corde pour s’attacher et un plan du comportement dans lequel il devait se cacher. Le vol ayant eu lieu en juin, on estime que la température avoisinait certainement -35 degrés. Il s’agissait d’un froid sec, beaucoup moins dangereux qu’un froid humide pour le corps, comme j’ai pu l’expérimenter moi-même au Kazakhstan. La montée rapide de l’avion a provoqué l’entrée en hibernation rapide du jeune adulte. Ses fonctions vitales ont été réduites au strict minimum. Le trafic aérien a contraint le Douglas à atteindre un créneau à une altitude plus basse : cela a permis un début de « réchauffement » progressif du corps d’Armanda, qui a pu survivre.

L’équipe de médecins a conclu : « il avait exactement 100 chances sur 100 d’y rester, il va nous falloir revoir nos proportions. »

Utiliser un train d’atterrissage pour s’évader ?

Se cacher dans le train d’atterrissage d’un avion est je crois une solution désespérée. Admettons néanmoins que vous n’ayez pas d’alternative et que vous cacher dans un avion permettrait de sauver votre vie, alors vous n’aurez pas le choix. Il faut que vous soyez conscient que vous avez beaucoup plus de risque de mourir que de survivre. Il s’agit d’une solution de dernier recourt.

Prenez en considération le modèle de l’avion (et la place disponible), le froid et la diminution du niveau d’oxygène (hypoxie).
Un croquis du train d’atterrissage pourrait vous aider à savoir à l’avance où vous recroqueviller.

Pour améliorer vos chances de survie, veillez à ce que la destination de l’avion se trouve à moins de 1000 km. Lors de petits trajets, l’avion monte généralement moins haut et reste sous les 8 000 mètres d’altitude à ne pas dépasser pour avoir une chance de rester en vie. Si vous avez le choix, privilégiez les modèles à hélices qui ne volent généralement pas très haut.

Références :

-Peron-Autret JY (1981). Les enterrés vivants. Presse Pocket, Paris.
-Maniguet Xavier (2016). Survivre – comment vaincre en milieu hostile. Albin Michel, Paris.
-How I Escaped from Cuba in 1969 in the Wheel Well of a Jet : https://www.rd.com/article/escape-from-cuba-dc-8/
-Out of thin air: the mystery of the man who fell from the sky : https://www.theguardian.com/world/2021/apr/15/man-who-fell-from-the-sky-airplane-stowaway-kenya-london

Yvann
Yvannhttps://surviepedia.com
Créateur du site Surviepedia. J'essaie de partager mes connaissances avec le plus grand nombre sur un ton résolument optimiste. N'hésitez pas à consulter ma philosophie

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