Le mode de vie actuel facilite énormément la vie : plus besoin de s’éclairer à la bougie, d’aller chercher de l’eau, de faire du feu pour cuisiner, etc. Nous considérons nos habitudes et notre confort comme acquis. Pourtant, il suffit parfois d’une tempête, d’une inondation ou même de se perdre en forêt pour comprendre à quel point nous sommes dépendants et peu préparés.
C’est la raison pour laquelle il est primordial de maîtriser des compétences de base pour survivre en cas de nécessité. Vous pouvez lire ces différents conseils et essayer de mémoriser, mais le plus important est de passer à la pratique pour s’exercer et être vraiment prêt. Développer certaines habitudes permet aussi de comprendre toutes les subtilités et d’acquérir une sorte d’automatisme.
1- Rechercher et purifier l’eau
Vous pourriez vivre plusieurs semaines sans nourriture, mais pas plus de 2-3 jours sans eau. La mort peut subvenir encore plus rapidement l’été et que vous n’avez aucun endroit pour vous abriter du soleil. Sachant qu’une déshydratation même légère diminue les capacités physiques et mentales de l’homme, vous ne devez cesser de chercher de l’eau si vous en manquez.
À moins que vous soyez entouré par la neige ou une rivière, il faut vous assurer d’avoir suffisamment d’eau. C’est la raison pour laquelle rechercher et purifier l’eau sont les compétences de survie les plus importantes.
Les règles de base
Si vous vivez dans une zone avec beaucoup de reliefs et de collines, souvenez-vous que l’eau s’écoule toujours au fond des vallées. Vérifiez les fissures et les crevasses. S’il n’y a pas d’eau à proximité, observez les animaux et les insectes : ces derniers se trouvent la plupart du temps à proximité d’un point d’eau, ou d’un environnement un peu plus humide. Il est aussi possible en cas d’extrême nécessité de creuser un trou dans un sol humide pour y extraire l’eau. C’est néanmoins une solution de dernière nécessité à cause du risque de tomber malade et d’avoir des parasite
Attention à l’eau stagnante
Méfiez-vous aussi de l’eau stagnante : les étangs, les flaques d’eau, les mares, etc. Ce sont souvent des lieux de reproduction d’insectes et de parasites. Faites bouillir l’eau si vous en avez la possibilité.
Quoi qu’il en soit, faites toujours bouillir l’eau : c’est la solution la plus simple et la plus abordable pour rendre l’eau potable. Il ne faut prendre aucun risque, même si l’eau provient d’un ruisseau avec un très bon débit en montagne. En montant en altitude, l’eau bouille à une température inférieure. Il faut donc laisser bouillir l’eau plus longtemps.
L’idéal est de prévoir des comprimés pour désinfecter l’eau, surtout en cas de difficultés pour la faire bouillir. Je recommande les comprimés Katadyn Micropur qui sont très efficaces tout en étant abordables et pratiques : un comprimé traite 1 litre d’eau et détruit en 30 minutes les bactéries et les virus. Il faut néanmoins 120 minutes pour détruire les parasites.. Les 100 comprimés coûtent en moyenne moins de 25 euros et se conservent 10 ans.
Les pailles filtrantes sont aussi une bonne alternative. Petites et légères (elles pèsent moins de 70 grammes en moyenne), elles peuvent filtrer jusqu’à 2 000 litres d’eau. Vous pouvez considérer ces outils comme des solutions d’appoint ou cas où. Sachez qu’ils sont couramment utilisés par des professionnels lors de randonnées, des treks ou de longs séjours en pleine nature à l’étranger.
Si vous vivez dans une grande ville et que vous devez rester chez vous pour une raison quelconque, puisez l’eau dans votre chauffe-eau ou dans le réservoir de vos toilettes.
2- Allumer et entretenir un feu
Après avoir repéré de l’eau, la seconde priorité est d’allumer et maintenir un feu. Ce sont des compétences à acquérir. Le feu fournit de la chaleur, permet de faire bouillir de l’eau, de faire cuire de la nourriture ou d’envoyer un signal de détresse. Il éloigne aussi les prédateurs, surtout si vous vous trouvez en forêt. Prévoyez toujours un briquet, des allumettes ou une pierre à feu avec vous. Bien qu’utiles, ces outils peuvent toutefois être considérés comme des accessoires. L’idéal est d’apprendre à ne pas dépendre d’eux et d’être capable d’allumer un feu « à mains nues ». Cela nécessite toutefois beaucoup d’énergie.
Allumer un feu à mains nues
Même si vous savez comment allumer un feu par friction, avec des allumettes ou une pierre à feu, cela n’a aucune utilité si votre combustible (écorce, feuilles, bois, etc.) est humide. Ne perdez pas votre énergie à casser les branches d’un arbre vivant. Elles brulent lentement et font beaucoup de fumée. À moins que vous ne vouliez lancer un signal de détresse, privilégiez toujours le bois mort et l’herbe sèche.
Quoi qu’il en soit, prenez le temps d’allumer d’abord un petit feu d’amadou, d’herbe sèche et d’écorce en ajoutant progressivement des brindilles puis des branches. Une fois que le feu sera suffisamment intense, vous pourrez ajouter de plus grosses branches et des buches, ainsi que de la verdure si vous n’avez plus de bois sec à votre disposition. Si vous avez le luxe de pouvoir choisir entre différentes espèces d’arbres, privilégiez certains bois.
Les briquets, les allumettes ou les pierres à feu ne sont pas les seuls outils pour allumer un feu. Pensez à utiliser ce que vous avez déjà à votre disposition : les lunettes avec un verre grossissant concentrent les rayons du soleil et permettent d’allumer un feu. La glace agit de la même façon l’hiver.
3- S’orienter
Savoir s’orienter, notamment à l’aide d’une boussole, d’une carte ou simplement en observant les étoiles, la lune ou la nature est absolument essentiel à la survie. D’autant plus que les GPS et téléphones portables ne sont pas toujours infaillibles et peuvent ne pas capter ou ne plus fonctionner.
C’est la raison pour laquelle il est nécessaire d’apprendre à s’orienter dans l’environnement.
Recherchez un point haut
Ce n’est pas forcément toujours utile, surtout si vous vous trouvez dans une plaine. Mais être au sommet d’une colline, d’une montagne ou d’un arbre peut vous aider à comprendre grosso modo où vous vous situez. Si vous êtes dans une situation où vous avez besoin d’assistance : repérez les traces d’activité humaine.
Laissez-vous guider par le Soleil
Que vous vous trouviez dans l’hémisphère nord ou sud, le Soleil se déplace toujours d’est en ouest. Ce n’est pas suffisamment précis pour certains, mais c’est mieux que rien. Vous pouvez aussi planter un bâton dans le sol dans un endroit dégagé. Marquez la position à l’extrémité de l’ombre avec une pierre ou un repère. Attendez que l’ombre du bâton se déplace de quelques centimètres et marquez une nouvelle fois la position. Les deux repères sont approximativement une ligne est/ouest. Le premier repère indique l’ouest tandis que la seconde indique l’est. Vous pouvez ainsi déduire la direction du nord et du sud.
Suivez l’eau
Si vous êtes à côté d’un cours d’eau, suivez-le. Les villes et les villages sont historiquement situés à proximité de ces cours d’eau. En longeant le lit de la rivière ou du fleuve, vous aurez de grandes chances de rencontrer d’autres personnes, surtout en Europe. Avant de vous éloigner de la rivière, pensez à vous ravitailler en eau.
Utilisez une boussole
Connaître les subtilités de la lecture d’une boussole peut s’avérer pratique. Si vous avez une carte et une boussole que vous savez utiliser, il y a peu de doutes sur vos capacités à vous orienter. Le principal avantage de la boussole est qu’elle est toujours fonctionnelle, contrairement aux GPS et aux téléphones qui ont besoin d’énergie.
3- Construire un abri
Si vous vous êtes perdu en forêt et que vous êtes suffisamment proche de la civilisation, un abri provisoire n’est pas nécessaire. Cependant, si la nuit commence à tomber et que vous êtes trop loin d’un lieu où vous pourriez trouver de l’aide, vous aurez besoin d’un abri provisoire pour passer la nuit et vous protéger du froid, de la pluie, du vent, etc.
La méthode pour créer un abri temporaire dépend directement du milieu dans lequel vous vous trouvez : forêt, plaines, étendues glacées, etc. Il est possible de créer un abri rapidement à l’aide d’un poncho, ou d’utiliser son environnement.
4- Trouver de la nourriture
Vous avez suffisamment d’eau, un abri et un feu, mais si la situation s’éternise, il peut être judicieux de rechercher de la nourriture. Il existe différentes façons de s’en procurer avec des avantages et des inconvénients.
Les végétaux
Commençons par ce qui nécessite le moins d’énergie : les végétaux. Pas besoin de se dépenser énormément pour ramasser les baies, les champignons ou les plantes. La seule prérogative est d’avoir les connaissances nécessaires pour ne pas se tromper. Une simple erreur peut entraîner la mort. Il faut donc se préparer : reconnaître les plantes comestibles, apprendre à les identifier et connaître les possibles confusions. Il existe une quantité très importante de végétaux à cueillir toute l’année en France.
N’hésitez pas à consulter nos articles sur les plantes sauvages comestibles.
J’ai également rédigé un article pour apprendre à se nourrir en forêt et en pleine nature.
La pêche
Si vous avez du fil de pêche et un hameçon, c’est parfait. Sinon, vous pouvez utiliser de la paracorde, des fibres de végétaux ou des cordes. Confectionnez l’hameçon avec du bois saillant, des épingles, de l’os, ou tout ce que vous pouvez trouver sous la main.
Développer ces compétences au préalable vous sera très utile. Apprenez dès maintenant à pêcher sans matériel, utilisez des vers de terre ou de petits poissons comme appâts.
Les pièges
Les pièges permettent d’attraper une proie sans trop se fatiguer. Vous devrez simplement veiller à vérifier régulièrement vos pièges. Là encore, des connaissances préalables sont indispensables pour apprendre à les confectionner. N’hésitez pas à vous former auprès de professionnels. Les pièges nécessitent tout de même beaucoup de patience, mais vous n’aurez pas à courir après du gibier. Attention, la pose de piège est considérée comme du braconnage et est donc interdite en France et dans d’autres pays. C’est toléré dans le cadre de la survie.
La chasse
Si vous savez faire une lance basique avec un bâton, vous pourrez l’utiliser pour chasser de petits animaux et des poissons. L’avantage de cette méthode est la simplicité : confectionner une lance ne nécessite pas forcément beaucoup de compétences. Vous ferez cependant beaucoup d’efforts pour poursuivre l’animal ou être attentif aux poissons. Un animal sauvage plus gros comme du gibier pourrait vous causer de graves blessures. En bref, la chasse exige beaucoup de préparation et d’entraînement en amont.
Il existe d’autres sources de nourriture parfois plus faciles à trouver, notamment en forêt. Consultez cet article pour en savoir plus.
5- Préparer la nourriture
Après avoir réussi à capturer des animaux sauvages et du poisson, les consommer crus n’est pas une très bonne idée, à cause des risques liés aux parasites et aux bactéries. C’est la raison pour laquelle il est important de savoir comment faire cuire ou préparer sa nourriture en pleine nature.
Voici les conseils généraux à appliquer : supprimez les entrailles, même si le foie gras est considéré comme un mets de choix dans les restaurants, en pleine nature, il peut vous tuer. Éviscérez soigneusement la proie : enlevez les intestins, le foie, etc. Ne prenez pas de risque et essayez de ne manger que les tissus musculaires. Il vaut mieux trop cuire que pas assez.
Certes, une viande trop cuite est difficile à mâcher, mais c’est le seul moyen d’éviter d’attraper des parasites. La chaleur tue les parasites. Vous pouvez très bien faire bouillir la viande dans l’eau avec des végétaux pour constituer une sorte de soupe. Le même conseil s’applique aux végétaux lorsque ces derniers ont été cueillis à moins de 50 cm du sol. Il faut les faire bouillir pour éviter d’attraper l’échinococcose. Une fois ingérées, les larves d’échinocoque se développent dans le foie ou d’autres organes en formant des kystes. Il n’y a aucun symptôme de l’infection avant 10 ou 15 ans. Seule une opération suivie d’un traitement antiparasitaire peut sauver l’individu infecté.
Il y a très peu de risque avec les plantes cueillies à 50 cm du sol où les jeunes pousses au printemps. Vous pouvez donc les manger crus en salade. Sur les plantes cueillies au ras du sol, le seul moyen de tuer les œufs d’échinocoque est de faire cuire votre récolte 1 minute à 100 degrés, 5 minutes à 80 degrés ou 10 minutes à 60 degrés. Raison de plus pour privilégier la soupe. Le séchage des plantes tue aussi les œufs. À titre informatif, sachez qu’il y a 30 cas recensés en France chaque année. Prenez d’autres précautions pour éviter la douve du foie et certaines bactéries.
Jetez les déchets
Enterrez le plus loin possible les déchets d’origine animale : entrailles, os, etc. Non seulement pour des raisons d’hygiène, mais aussi pour éviter que l’odeur du sang n’attire les prédateurs. En plein été, ces déchets attirent une quantité incroyable d’insectes. Raison de plus pour s’en débarrasser.
6- Les premiers soins
Une simple blessure peut vite s’infecter en situation de survie. Un infirmier est qualifié pour appliquer les soins, choisir les médicaments, etc. Mais que peut faire une personne ordinaire ?
La règle est de toujours se préparer. Voici quelques conseils généraux.
Fermer la plaie
Une blessure ouverte est une porte d’entrée pour les bactéries. Même si vous vous coupez légèrement, essayez de rincer la plaie avant de la désinfecter. L’alcool ou les antiseptiques de votre trousse de soins feront l’affaire. Si vous n’avez pas d’antiseptique, voici les antiseptiques naturels que vous pouvez utiliser : miel, ail, oignon, ortie, chou, argile, lavande, bardane, millepertuis et les plantains.
Pour pallier le manque de pansement, utilisez n’importe quel tissu propre. Si le saignement ne cesse pas, vous pouvez en dernier recourt cautériser la plaie.
Utilisez le garrot à bon escient
Le garrot arrête la circulation sanguine, mais peut entraîner la perte d’un membre. Une formation est vivement conseillée avant d’appliquer un garrot. S’il s’agit d’une question de vie ou de mort, vous n’avez pas le choix. Pour les autres cas, faites des bandages ou des pansements, et n’oubliez pas de les changer régulièrement pour éviter que la plaie ne s’infecte.
Consultez nos ressources et notre documentation sur la santé; ainsi que les plantes sauvages.
7- Connaître les différents types de nœuds
C’est l’une des compétences de survie les plus sous-estimées. Connaître les différents types de nœuds est non seulement utile pour la survie, mais aussi pour différentes disciplines sportives. Les nœuds sont très utiles pour fabriquer un abri, des pièges, à la pêche, etc.
Si vous savez seulement nouer les lacets de vos chaussures, considérez que vous ne savez rien sur les nœuds. Le grand nombre de possibilités de nouer des nœuds leur permet d’être utiles dans différentes situations. Les nœuds sont si importants qu’ils nécessitent un article à part. Prenez le temps d’étudier les nœuds maintenant. Ces connaissances faciles à acquérir seront utiles toute votre vie.
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